L’église Saint Martin est en chantier. La première phase a vu la mise en place d’un échafaudage impressionnant installés du bas de l’église jusqu’au sommet du clocher qui culmine à 70 mètres. La deuxième phase qui s'étalera pendant la période éstivale, consistera à réparer la toiture de la flèche sud de l'église.
Que s'est-il vraiment passé le vendredi 28 mai 1954 !
Il y a 56 ans jours pour jours, vers 16 h un violent orage s'abatit sur la ville. Brusquement la foudre tomba sur l'église. A ce même moment des ouvriers spécialisés étaient occupés dans les tours à mettre la main à une sonnerie Angelus qui devait, pour la première fois, se faire entendre le même soir à 20 h. Ces ouvriers constatèrent qu'à la suite du coup de foudre, une fumée sortait du toit de l'église du côté nord de la nef transversale. Bientôt ils virent jaillir des flammes qui se propagèrent rapidement et ils eurent juste le temps de se sauver pour donner l'alerte. Malheureusement le courant électrique fut coupé par l'orage et on ne parvint pas à actionner la sirène d'alarme. On fit sonner les cloches et les pompiers alertés se rendirent immédiatement sur les lieux. Entre temps le feu avait déjà gagné toute la toiture. Une énorme masse de fumée monta vers le ciel bientôt coupé par de grandes flammes. Les pompiers de Sarralbe seuls auraient été impuissants devant la violence du feu, aussi avait-on alerté immédiatement les pompiers de Sarreguemines, Forbach, Sarre-Union, Puttelange, Rech, du Val de Guéblange, etc... ainsi que les pompiers de l'usine Solvay.
Des milliers de personnes
Tout l'effectif du 39e Régiment d'Artillerie en garnison à Sarralbe arriva sur les lieux. Des millers de personnes s'étaient assemblées et couraient, au risque de leur vie, dans l'église pour essayer de sauver ce qui était possible. Les militaires de la garnison prirent une grande part à ces travaux de sauvetage. Bientôt, les pompiers réunis s'attaquèrent au sinistre. L'eau ne manquait heureusement pas car l'église se trouve près de la sarre. Mais il était déjà trop tard pour la longue toiture qui n'était déjà plus qu'un amas de bois incandescent. Les ardoises volaient en éclat et le feu trouva nourriture abondante dans le carton bitumé qui se trouvait entre les ardoises et le bois sec de la toiture. L'effort des pompiers s'orrienta surtout sur les deux tours mais là aussi on dut constater bientôt que le feu avait été plus rapide qu'eux car bientôt on vit surgir des flammes à la pointe de la tour sur toute sa longueur. Le danger d'écroulement était imminent.
La tour s'écroule
Les troupes et la police firent évacuer les lieux sur environ 50 m de distance pour éviter des accidents. Même les pompiers durent se retirer. finalement, au bout de quelques minutes, la tour gauche commença à se pencher et tomba dans un grand fracas à l'intérieur de l'église. La tour de droite, elle ne fut pas atteinte par le feu. Les flammes continuèrent avec une nouvelle fureur à l'endroit où le clocher était tombé. Entre-temps arrivèrent un détachement de gendarmes avec quelques officiers supérieurs de gendarmerie qui était en manoeuvre dans la localité. Tous ces efforts réunis permirent, vers 18 h de limiter la violence du feu. La foule qui entourait le lieu du sinistre était consternée et on vit bien des personnes pleurer. Les dégâts sont inestimables pour le moment mais ils dépassent certainement plus de 100 millions de francs. Ils sont bien plus important que ceux causés par la guerre de 1940, malheureusement ils ne sont pas entièrement couverts par l'assurance.
Il ne reste que les quatre murs
De nombreux bancs de l'église, des statues et des objets de valeur ont pu être sauvés, mais de l'édifice il ne reste plus que les quatre murs et la tour de droite car les voûtes sont trouées en bien des endroits et de nombreux blocs de pierres de taille sont tombés de la toiture et des tours et se sont écrasés sur le sol à l'intérieur de l'église. Le reste de la voûte a été très sérieusement abimé par l'eau. Comme par miracle les cinq autels en marbre n'ont pas été touchés mais on devra entreprendre immédiatement des travaux de protection pour empêcher les masses de pierres pouvant encore tomber, de les toucher.
Un joyau de style gothique déjà endommagé par la foudre
L'église de Sarralbe, un joyau de pur style gothique, a été construite de 1904 à 1906. Elles était donc de construction récente et a été inaugurée en 1906 par M. L'abbé Laroche, alors curé de la paroisse. A ce moment, la municipalité avait fait un emprunt pour cette belle construction qui n'est pas encore entièrement amorti. Durant les années elle a été achevée et parée à l'intérieur comme à l'extérieur. Un premier coup terrible la frappa dans la nuit du 21 au 22 novembre 1930 à la Ste-Cécile où la foudre tomba dans le clocher de droite et le fit tomber entièrement sur la nef démolissant l'intérieur de l'église et les orgues. Là aussi les dégats étaient très importants mais il n'y eut pas de feu. Une deuxième catastrophe s'abattit sur elle en 1940 où par tirs d'artillerie et bombardements aériens elle fut très gravement endommagée. Les murs étaient percés par les obus et la toiture s'effondra. Pendant toute la guerre, l'église fut fermée au culte, mais il y eut une exception le jour de la libération de Sarralbe par les troupes américaines. Toute la population avait tenu à assisterv à l'office dans cette église meurtrie et presque complètement à ciel ouvert. Après les dégâts faits par les obus, des malfaiteurs l'avaient encore pillée et enlevé ce qui restait des orgues qu'ils avaient complètement démontées. Néanmoins, au fur et à mesure que les crédits arrivaient, tandis que la popullation donnait son obole, l'église fut complètement réparée et rendue au culte. Il y a quelques semaines l'horloge avait été remise à neuf et elle devait être munie d'une sonnerie d'Angelus qui était également achevée et devait entrer en fonction le 28 mai à 20 h. Le destin ne l'a pas voulu.
Téléchargé la page du Républicain Lorrain d'époque ici ou le document (lisible) vous intéresse, sur simple demande, je peux vous l'envoyer.